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Revue des marchés

Incroyable mais vrai !

La hausse des indices boursiers depuis leur chute du 18 mars dernier nous laisse penser que les investisseurs laissent de côté l’année 2020 se projetant sur 2021 et 2022.


La situation est incroyable : les marchés financiers américains vivent en pleine euphorie. Wall Street vient de connaitre son meilleur trimestre en 50 ans. Le Nasdaq, indice des valeurs technologiques, gagne 15 % depuis le début de l’année, les autres indices ayant dépassé leurs plus hauts historiques. Dans le même temps, 123 Mds de $ d’obligations d’entreprises ne seront pas remboursées du fait du défaut des émetteurs. Mais rien n’y fait et l’optimisme des bourses américaines est sans faille malgré l’extension de l’épidémie.

Sans nul doute, une partie de la hausse peut s’expliquer par l’arrosage monétaire et
budgétaire dont on parle plus haut. Ainsi une partie de la monnaie créée se retrouve
certainement investie en bourse. La création de monnaie au service des marchés financiers,
ce paradygme fonctionne depuis plus de 10 ans maintenant.
C’est le secteur des valeurs technologiques (GAFAM et Tesla ) qui profite pleinement de la situation du confinement et des changements de comportement des populations.

Perspectives

Actions : les marchés ont monté grâce à l’action très accommodante des banques centrales et du secteur des valeurs techno mais dans un climat de volatilité extrême et qui dure. Il convient donc de s’écarter de ce marché en attendant les résultats des sociétés. Il y aura des faillites.

Obligations : le marché de la dette propose des taux de rendement négatifs quand l’emprunteur est « sûr » et des taux de rendement qui ne couvrent pas le risque de défaillance de l’entreprise ou l’état endetté. Dans cette configuration « d’arrosage monétaire » durable, les dettes d’états et les dettes à court terme sont à privilégier.

Immobilier : l’immobilier est impacté par la crise de façon inégal en fonction du secteur. L’hôtellerie de tourisme et d’affaires ainsi que les bureaux et locaux d’activité pour les PME sont les secteurs les plus vulnérables. En revanche, les bureaux loués à des grandes entreprises, l’immobilier de santé, les centres de logistiques du dernier kilomètre comme les commerces de premières nécessité et surtout le secteur résidentiel, dont le prix continue de monter dans les métropoles, sont les moins vulnérables.
Il faut ainsi être particulièrement très sélectif sur le choix des SCPI.

Or : c’est une valeur refuge, comme le franc suisse, le cours actuel est très élevé et approche le record de 2000$ l’once, soit +38% depuis 1 an !

Comment cette valeur refuge pourrait baisser alors que les risques persistent malgré les interventions monétaires et budgétaires massives :

  • le risque sanitaire puisque la pandémie est loin de disparaître voire elle s’aggrave
    aux États Unis 
  • le risque économique, car des secteurs entiers seront touchés durablement 
  • le risque social car le chômage et le climat d’insécurité économique provoquent un réflexe d’épargne (le livret A a accueilli plus de 20Mds d’euros depuis mars soit le montant collecté pour toute l’année 2019) 
  • le risque géopolitique, notamment le conflit ouvert entre la Chine et les États Unis qui va se renforcer car D. Trump se sert de ce conflit pour sa campagne électorale 
  • enfin le risque politique car des populations vont être laissées pour compte alors que des milliers de milliards de monnaie sont injectés.